Tout d'abord, si certains estiment que ce topic n'a pas ça place ici qu'ils me le signalent par MP, je trouve intéressant de vous faire partager cette rénovation, on est jamais assez instruit sur les objets issus de notre passé comme nos mob .
Voila pour ma défense.
Dimanche 26 :
J'ai donc récupéré un vieux flingue des années 1820 appartenant à mon arrière arrière arrière grand père (le grand père de mon arrière grand mère qui est décédé il n'y a pas si longtemps donc). Il était en train de pourrir dans un grenier dans une ferme de famille, entre deux gros obus de la seconde guerre et la médaille de pépé de la guerre d'Algérie.
Le modèle est à percutions, datant des années 1820, destiné à être utilisé par la gendarmerie.
Ce modèle là en neuf (regardez aussi le prix) : http://www.armesdantan.com/up//Pistolet ... 4368@@.htm
Me voila partit pour le restaurer.
Il a déjà pris un premier coup de brosse métallique sur ces photos, dimanche, au soir :
Pour faire rapide la rouille a tout envahi, impossible de passer un tournevis sur les têtes de vis, la gâchette, le chien et tout le système sont bloqués, le bois semble complètement pourrit (en réalité il est parfaitement conservé mais recouvert de crasse, cf plus bas), tout est complètement coincé dans la rouille, est le pistolet semble chargé puisque le chien est en arrière.
Effectivement ce que j'ai pris au départ pour un cocon d'araignée était en fait la "bourre" destiné à caler une balle en plomb (visible sur les photos), j'ai sortie une seconde bourre puis retiré la poudre que j'avais auparavant mouillé (on est jamais trop prudent).
Ceci fait, j'ai pu attaqué le premier nettoyage un peu plus détendu, manipuler une arme certes bloquée mais bien armée ne m'enchantait guère, surtout lorsque celle ci a presque deux siècles.
Lundi 27 :
Je m'y suis remis lundi matin. Gratte éponge et brosse métallique "douce" pour le nettoyage.
Le bois (du noyer) est parfaitement conservé, juste recouvert par une couche de crasse tenace, il faudra envisager un nouveau traitement pour lui redonner son aspect d'origine magnifique (visible dans le lien donné plus haut). J'ai un collègue ébéniste à la retraite qui s'occupera de ça sans se faire prier, surtout pour une arme de cet âge là. Des tampons/poinçons sont apparus.
Le péteux a donc été fabriqué à St-Etienne, à 20 bornes de chez moi donc, St-Etienne est connu en France pour ses manufactures d'armes implantées là bas depuis (très) longtemps. C'est d'ailleurs là bas le seul endroit où peuvent être "reconnus" les vieilles pétoires issues de la seconde guerre retrouvées dans les greniers.
Tout cela a bien deux siècles, c'est dire la qualité du bois et du travail effectué. Tout est lisse, doux, le genre de bois sur lequel on aime frotter ses joues. J'adore, c'est un bonheur à manipuler.
J'avais réussi, avec un jeu de tournevis adapté, à faire sortir quelques vis et j'ai retiré les goupilles visibles pour le nettoyage, le reste viendra, je vais faire le plein de dégrippant demain. J'ai retiré la queue pour la nettoyer, elle et son conduit.
Ici la balle.
Voila le mécanisme, simple et solide, deux ressorts, deux crans et c'est tout. Démonté ici pour un premier nettoyage pour qu'il se débloque.
Une petite dernière photo pour lundi, remarquez que le chien est rabaissé, la gâchette est débloquée et tout fonctionne normalement.
Le chien est difficile à ramener mais le ressort est parfaitement propre, 'juste avoir un muscle de pouce bien développé, voila tout. Je pense que c'est tout à fait normal, ces pistolets ne sont pas censé être armés/réarmés souvent.
Je dois donc séparer le bois de l'acier, certaines visses récalcitrantes m'en empêchent, je préfère donc attendre le matériel plutôt que foirer des têtes de vis.
Mardi 28 :
Petit voyage à la quincaillerie au petit matin pour s'armer. Cristaux de soude, brosses métalliques diverses, WD40, ...
Et on attaque, malgré le dégrippant, j'en ai vraiment chié pour sortir la dernière visse, la dernière goupille et le "bidule" enfilé sur le canon.
Mais j'ai vaincu sans dommages collatéraux
:Quelques photos :
Alors hop! électrolyse :
Ma petite installation, je suis en 12V-5A (enfin c'était le cas à 15h, l'intensité est chuté elle est maintenant proche de 0, j'ai remplacé la plaque réceptrice, pas de changement notables ...
alors je suis passé en 24V, de nouveau l'ampérage a chuté, alors je suis repassé en 12, à ce qu'il parait, le travail n'en sera que meilleur) :
Tout ce qui est métallique est là dedans même les pièces juste piquées. Les seuls à recevoir un traitement de faveur, ce sont les deux ressorts, puisque l'électrolyse les rend cassant et fragiles.
Ça mousse :
Beaucoup même :
A 5 minutes, le métal était déjà un peu noirci, il l'est maintenant complètement, c'est encore trop en surface.
Plus qu'à attendre.
Ah oui, sur le tampon :
"M-N ST ETIENNE"
"J-B TM BRE....?"
"D" sur le dessus.
"XIV" du côté du système de percution.
Pas mal d'inscriptions/symboles sous le canon et sur le système de percution.
Bref. C'est à suivre.
Évidemment, malgré un prix de vente plus qu'alléchant (je pourrais tirer 2000€ si les résultats de l'électrolyse s'avèrent bons) je ne vais pas vendre, ce truc à une trop grande valeur familiale et sentimentale (ben oui à s'occuper délicatement de ce jouet, j'en suis tombé amoureux).
En trois jours de recherche diverses je me rend compte que l'univers de la poudre noire me plait énormément.
)
